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Culture du gingembre : Techniques agricoles, récolte et conservation

plante de gingembre

 

Culture du gingembre : Techniques agricoles, récolte et conservation


    Introduction :

 Le gingembre est une plante tropicale vivace à forte valeur économique, utilisée dans divers domaines tels que la médecine, la nutrition et la cosmétique. Sa culture exige des techniques précises pour garantir une croissance saine et une récolte de haute qualité, compte tenu de sa sensibilité aux facteurs climatiques et pédologiques.

    Techniques agricoles :

   Choix du terrain et du sol :

 Le gingembre préfère les régions chaudes et humides, avec des températures comprises entre 25 et 30 °C, et des précipitations modérées ou un système d’irrigation régulier.
Le sol idéal est fertile, léger, bien drainé et riche en matière organique. Un sol sablo-limoneux avec un pH compris entre 6 et 6,5 est préférable.
La plantation dans des sols lourds ou mal drainés est à proscrire, car elle provoque la pourriture des racines.

   Préparation du terrain :

 Avant la plantation, le terrain doit être labouré soigneusement deux à trois fois afin d’ameublir et d’aérer le sol sur une profondeur de 20 à 40 cm, en éliminant les mottes et en améliorant la perméabilité racinaire. Ensuite, on ajoute 20 à 25 tonnes d'engrais organiques décomposés par hectare pour augmenter la teneur en matière organique du sol.
 Pour ajuster l'acidité et les niveaux de nutriments, on utilise, si nécessaire, de la chaux pour augmenter le pH ou du soufre pour le diminuer. Des engrais de fond sont incorporés avant la plantation.
Le terrain est ensuite divisé en bassins ou en rangs d'un mètre de large, en ménageant un espacement suffisant pour faciliter l'irrigation et l'entretien des plants.

   Préparation des semences et plantation :

 Le gingembre se multiplie par tubercules (rhizomes). On sélectionne des tubercules sains et exempts de maladies, pesant entre 20 et 30 grammes chacun et contenant au moins un bourgeon.
Avant la plantation, les rhizomes peuvent être traités avec des fongicides naturels ou trempés dans une solution de sulfate de cuivre pour les protéger de la pourriture. Les rhizomes sont plantés à une profondeur de 5 à 7 cm, avec un espacement de 25 à 30 cm entre les plants et de 40 cm entre les rangs. La densité de plantation est de 50 000 plants par hectare, selon la méthode.
Concernant le moment de la plantation des rhizomes, dans les régions tropicales et subtropicales, les rhizomes sont généralement plantés au début de la saison des pluies ou juste avant. Dans les régions à hiver marqué, ils sont plantés dès l’arrivée des beaux jours. Le moment de la plantation varie selon le pays et la région.

    Irrigation et entretien :

 le gingembre a besoin d’un sol constamment humide, surtout pendant la formation des bourgeons et la croissance des tubercules. Un arrosage régulier est donc essentiel à sa réussite, particulièrement en début de croissance.
Arrosez immédiatement après la plantation, puis tous les 5 à 7 jours selon le type de sol et le climat. Évitez l’engorgement pour prévenir les maladies fongiques et la pourriture des rhizomes.
L’irrigation goutte à goutte ou l’irrigation par sillons peu profonds sont préférables pour contrôler l’humidité et économiser l’eau. Dans les zones pluvieuses, assurez un bon drainage pour éviter l’engorgement.

  Paillage et désherbage :

  Paillage (paillis organique) :

 Une couche de paillis (paille, feuilles mortes, coques de palmier, etc.) retient l’humidité du sol, freine la pousse des mauvaises herbes et se décompose en matière organique.

   Le désherbage :

 Est recommandé pour éliminer les mauvaises herbes concurrentes. Cette opération consiste à les enlever et à les contrôler manuellement ou à l’aide de méthodes mécaniques légères. Il est conseillé d’éviter de labourer profondément près des jeunes plants, car cela peut endommager leurs racines. Le paillis reste efficace car il réduit considérablement le besoin de main-d’œuvre.

   Fertilisation :

 La fertilisation est une étape cruciale de la culture du gingembre, car cette plante a besoin d'un apport équilibré en nutriments pour former des tubercules (racines) destinés à l'alimentation et à la médecine traditionnelle. Une carence en un seul nutriment affecte directement la productivité et la qualité des racines.

   Engrais organique :

 Avant la plantation, incorporez 20 à 25 tonnes par hectare d'engrais organique bien décomposé (comme du fumier de vache ou du compost). Mélangez-le soigneusement au sol lors du labour. Cela améliore l'aération du sol, augmente la rétention d'humidité et apporte des oligo-éléments essentiels à la plante.
Après la plantation, environ 40 à 50 jours plus tard, effectuez un second apport léger d'engrais organique autour des plants pour favoriser leur croissance végétative.

  Engrais minéral :

 Pour la fertilisation minérale (chimique), il est préférable d'utiliser des engrais composés NPK (azote, phosphore et potassium) dans des proportions soigneusement calculées en fonction du stade de croissance.

   Étapes de fertilisation :

  Première étape (Croissance végétative) :

 Utilisez un engrais NPK 20-10-10 à raison de 100 kg par hectare, en deux applications.
L'azote favorise la formation de feuilles et de tiges robustes.

  Deuxième étape (Tuberculose) :

 Réduisez l'apport d'azote et augmentez celui de potassium et de phosphore.
Utilisez un engrais NPK 10-10-20 à raison de 150 kg par hectare.
Le potassium et le phosphore contribuent à la formation de gros tubercules riches en huiles aromatiques.

  Étape finale (Deux mois avant la récolte) :

 L'ajout de sulfate de potassium (K₂SO₄) peut améliorer la qualité et la saveur des tubercules.

  Conseils de fertilisation :

 De manière générale, il est préférable d'appliquer l'engrais en plusieurs fois plutôt qu'en une seule fois afin d'éviter de brûler les tubercules. Il est également préférable de fertiliser le gingembre après l'irrigation, et non avant.
 L'apport de micronutriments tels que le zinc, le fer et le manganèse tous les 45 jours est également recommandé, surtout dans les sols pauvres. Il est conseillé d'effectuer une analyse de sol avant la plantation afin de déterminer les besoins précis. L'utilisation d'un engrais organique important (compost/fumier) améliore la structure et la teneur en nutriments du sol. Un apport suffisant en potassium améliore également la qualité des tubercules, et une fertilisation organique et azotée régulière favorise la croissance.

  Signes de carence en nutriments chez le gingembre :

 Pour garantir une bonne production et des rendements élevés, une surveillance continue des plants est nécessaire afin d'observer tout signe inhabituel et d'y remédier rapidement.

  Carence en azote (N) :

  Symptômes :

 Jaunissement progressif des feuilles, en particulier des feuilles inférieures et les plus anciennes.
Ralentissement de la croissance générale et réduction du nombre de feuilles.
Tiges fines et faibles.

  Traitement :

 Apporter un engrais contenant de l'azote, tel que l'urée (46 %) ou le nitrate d'ammonium.
Utiliser un engrais NPK à haute teneur en azote, tel que le 20-10-10.

   Carence en phosphore (P) :

  Symptômes :

 Croissance racinaire et tubéreuse ralentie.
Les feuilles foncent, prenant une teinte bleu-vert. Formation des tubercules retardée et faible développement des bourgeons.

  Traitement : 

 Utiliser du superphosphate ou un engrais NPK riche en phosphore (par exemple, 10-20-10).
Il peut être ajouté avant la plantation pour favoriser la croissance racinaire.

   Carence en potassium (K) :

  Symptômes : 

 Les bords des feuilles brunissent.
Les feuilles s'affaiblissent et s'enroulent partiellement.
La saveur du gingembre et la qualité des tubercules sont altérées.

  Traitement :  

 Ajouter du sulfate de potassium (K₂SO₄) ou un engrais NPK riche en potassium (par exemple, 10-10-20).

   Carence en fer (Fe) :

  Symptômes : 

 Jaunissement des jeunes feuilles, les nervures restant vertes.
Ce phénomène est particulièrement visible dans les sols alcalins ou mal drainés.

  Traitement : 

 Pulvérisation foliaire d’une solution de fer chélaté (Fe-EDDHA ou Fe-EDTA).

   Carence en magnésium (Mg) :

  Symptômes :

 Jaunissement entre les nervures des feuilles, surtout sur les feuilles âgées.
Photosynthèse et vigueur générale de la plante réduites. 

  Traitement : 

 Pulvérisation foliaire de sulfate de magnésium (sel d’Epsom) ou ajout à l’eau d’arrosage.

   Lutte contre les ravageurs et les maladies :

  Les maladies :

 Parmi les maladies les plus importantes affectant le gingembre figure la pourriture des racines, due à une humidité excessive qui favorise la prolifération de champignons, de virus et de nématodes présents dans les racines. Le flétrissement bactérien, qui provoque le jaunissement des feuilles, est un autre problème courant.

   Les ravageurs :

 Quant aux ravageurs, on trouve des insectes qui rongent les bourgeons ou les racines, et parfois des vers gris.

  La lutte contre ces maladies s’effectue par la rotation des cultures :

 Le gingembre n’est pas cultivé sur la même parcelle pendant moins de 3 à 4 ans afin de limiter l’accumulation des maladies. L’amélioration du drainage et l’utilisation de fongicides naturels sont également importantes.
Les plants infectés doivent être éliminés et les outils stérilisés.
Il convient de sélectionner des tubercules sains pour la plantation afin d’éviter toute infection.

Gingembre frais, séché et moulu


   Récolte et conservation :

Récolte et calibrage de la culture en fonction de son utilisation prévue.

  Période de récolte selon l’utilisation :

 Pour la consommation en frais, généralement après 5 mois (environ 20 à 24 semaines) afin d’obtenir des tubercules tendres.
Pour le gingembre mariné (conservé), la récolte a lieu après 5 à 7 mois. Pour le séchage et la production d'huile, elle se fait après 8 à 9 mois, lorsque les feuilles commencent à jaunir et à sécher.

  Méthode de récolte :

 Déterrer soigneusement les rhizomes en les creusant délicatement autour des plants. Sélectionner les tubercules selon la taille souhaitée et séparer la partie végétative.

  Après la récolte :

 Le nettoyage commence par l'élimination de la terre et un rinçage rapide. Certains marchés exigent un léger épluchage ou polissage des rhizomes.
Un traitement anti-maladie est également effectué après la récolte, avec des méthodes simples si nécessaire (par exemple, trempage dans un désinfectant doux), et un tri pour éliminer les plants infectés.
Vient ensuite le séchage ou le refroidissement. Le gingembre séché est coupé et séché à cœur dans des séchoirs à température contrôlée. Le gingembre frais est conservé dans des chambres froides à environ 85 % d'humidité relative et à une température basse, mais supérieure à 0 °C, ou dans du sable propre pour maintenir l'humidité. Il peut également être séché à l'ombre ou avec une ventilation naturelle.

   Le stockage :

 Le stockage doit se faire dans un endroit frais et sec ou dans des sacs de jute afin de préserver au mieux sa fraîcheur.

  Conclusion

 La culture du gingembre est un processus délicat qui exige la maîtrise des techniques agricoles appropriées, de la sélection du sol à la récolte. En respectant les bonnes pratiques agricoles, les agriculteurs peuvent obtenir une récolte abondante et de grande qualité, répondant aux exigences des marchés locaux et internationaux.

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